On ne prend pas son dirigeable sans casser des oeufs…
Auteur : Nicolas Le Breton (en savoir plus)
Editeur : Les Moutons électriques
Année : 2014
Nombre de pages : 321p.
NB : Ce roman est le premier tome d’une série. Le prochain tome est en cours d’écriture. Plus d’infos sur le facebook de Nicolas Le Breton.
Résumé : L’automobile n’a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballon, dirigeables et autres aérostats. En cette année 1922 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s’embarque dans une drôle d’affaire. Des morts qui s’animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l’inverse). Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale. Dans une course de Paris aux Indes, de l’Himalaya aux champs de bataille d’Ypres, un roman échevelé, qui swingue comme les premières notée d’un jazz endiablé, qui gigue comme le pont du dirigeable dans la tempête, qui siffle de vapeur sous pression et chauffe comme une section de cuivres bien lubrifiée. Ah, l’ivresse des altitudes ! Il y a de quoi en perdre son chapeau.
Les plus : Une écriture et un univers très riche. Le style de Nicolas Le Breton est parfaitement maîtrisé, ciselé même, à la manière de Justine Niogret. L’amour de la langue et des figures de style est là, sans que cela soit pour autant gênant ou pompeux. On sent aussi une grande maîtrise de l’Histoire de la Première Guerre Mondiale et des personnages historiques qui jalonnent cette époque, avec de hauts-faits magistralement détournés : Le préfet Lépine devient une sorte d’inspecteur Gadget, la bande à Bonnot des super-zombies, Pétain est ridicule, Clémenceau un esprit fantômatique et on saluera le point Godwin avec une mention à Hitler. L’autre originalité réside dans les lieux géographiques où nous emmènent Lépine et Léontine. A la manière d’aventuriers, on visite l’Himalaya et ses lamaseries, Paris avant le début de la première Guerre Mondiale mais aussi l’Inde. L’accent est mis sur la montagne du côté explorateur mais aussi mystique avec les personnages des moines de Shangri-La, un lieu imaginaire seulement accessible aux plus purs. Les maneuvres militaires et diplomatiques sont évoquées pour aborder la guerre avec les tensions entre allemands, anglais et français, mais aussi les espions ce qui donne un côté James Bond à l’histoire. Enfin, la société secrète de l’Ordre de Thulé apporte une touche mystérieuse avec ses oeufs magiques en contraste total avec la science et la mécanique omniprésente dans le récit. A côté de tout cela, les personnages de Lépine et Léontine ajoutent un peu de légèreté et d’humour par leurs jeux amoureux et leurs taquineries quotidiennes.
Les moins : On n’a rien trouvé de négatif à dire sur ce livre. Il a été lu d’une traite, sans ennui aucun. Peut-être que s’il avait été publié chez Bragelonne, il aurait eu droit à une couverture dorée.
En résumé : Une uchronie Steampunk complètement aboutie où rien n’est laissé au hasard au niveau du scénario. Cela nous change d’un sempiternel Londres Victorien et brumeux. Le livre provoque un effet Waouh qu’on a du mal à quitter jusqu’à la dernière page. Espérons que ces âmes envolées continueront à nous faire planer tout aussi bien dans le prochain tome qui s’annonce prometteur.
Wow déjà le titre me plaît, la couverture aussi (2ère choses qui sont nécessaires pour que j’ouvre un livre), mais le résumé puis la critique m’ont carrément convaincue !